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l’universalité de la consommation du monde entier, l’entrepôt seconde, favorise, encourage leurs spéculations et concourt, avec le plus grand succès, aux progrès de la richesse particulière et générale.

Mais on doit pressentir que l’entrepôt ne peut avoir lieu que là où la nature du gouvernement offre des garanties suffisantes de sa justice, de sa droiture et de sa loyauté. Sans cette sécurité l’entrepôt n’est qu’une occasion de dommage et de ruiné pour le commerce ; et, comme il arrive presque toujours, l’abus des bonnes mesures est encore plus funeste que l’abus des mauvaises : on peut se préserver de celles-ci, mais on n’a point de sauve-garde contre les autres ; d’où il suit que les gouvernemens absolus doivent renoncer aux avantages des entrepôts, ou sacrifier les prérogatives de l’arbitraire aux sécurités du commerce ; alternative que les besoins des gouvernemens absolus ne peuvent pas laisser long-temps incertaine et problématique. La richesse est devenue pour tous les états modernes un besoin de première nécessité, et la richesse ne peut plus être conquise par la force ; on ne peut l’acquérir que par le commerce, or quel est le genre d’entrepôt qui, sous le pouvoir absolu, pourrait inspirer une véritable confiance au commerce ?

Serait-ce l’entrepôt réel ? mais y a-t-il un commerçant assez crédule et assez imprudent pour déposer dans les magasins d’un gouvernement arbi-