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croissement graduel de l’emprunt et de l’impôt, depuis un siècle, n’a opposé aucun obstacle aux progrès de l’emprunt ou de l’impôt, mais même qu’il les a rendus tellement faciles, qu’ils se sont élevés à plus de cinq fois ce qu’ils étaient à cette époque ; que le pays est cinq fois plus riche, et que là population a double dans quelques lieux, et augmenté de plus du tiers dans d’autres ; d’où il résulte évidemment que si les dépenses publiques et la dette qui les représenté n’ont pas été la cause directe et immédiate de là progression des richesses particulières et générales, du moins elles ne l’ont ni arrêtée, ni entravée, ni paralysée. Il est donc permis de croire qu’on s’est égaré dans cette partie de la science, quand on a dit et enseigné que la dette publique est une consommation improductive de la richesse d’un pays, et un poids mort sur les facultés productives.

Mais n’a-t-on pas eu raison de dire que, lorsque le gouvernement emprunte, il consomme un capital qui produisait un revenu et qui n’en produit plus, ce qui fait éprouver à l’état la double perte de son capital et de sont revenu ?

Sans doute la dette publique atteste la consommation de valeurs en produits du travail égales à sa quotité ; et si, comme en n’en peut douter, le gouvernement anglais a reçu de ses préteurs une somme de 14 à 15 milliards, il est hors de doute qu’il a consommé 14 à 15 milliards de valeurs. Mais quelles sont ces valeurs ? Sont-ce des