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consommer les produits des économies et du travail, et ne donnait à l’économe et au producteur aucun équivalent de leurs économies et de leurs produits, le mobile des économies et de la production s’arrêterait et n’opérerait que comme, le fouet sur l’esclave ; dans ce cas le gouvernement, éprouverait le sort du prodigue, qui ne trouve plus rien à dépenser quand il n’a plus le moyen, de payer sa dépense.

Mais le gouvernement a, dans la faculté d’imposer, un équivalent dont ses prêteurs se contentent, quand ils sont assurés que l’impôt sera payé, et ils ont toujours cette certitude, quand l’impôt ne dépasse pas les forces des contribuables, parce que, dans ce cas, le contribuable a intérêt et profit à produire tout ce que l’impôt lui demande.

Effectivement un gouvernement qui emprunte cent millions de francs, qu’il emploie à consommer des produits du travail, augmente de la même somme la valeur de tous les produits destinés à la consommation. Cette augmentation des prix réduit d’autant la consommation ordinaire, et laisse les produits non consommés disponibles pour la consommation extraordinaire, et si les choses en restaient là, une classe de la population consommerait ce que d’autres classes auraient économisé ; mais ce résultat n’est pas le seul.

Comme la réduction des consommations ordinaires ne s’opère que par l’élévation des prix, le