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de réduire le nombre des ouvriers suivant les intérêts des corporations, et comme leur intérêt est de le réduire au-dessous de la demande, on peut être certain que, dans tous les pays de corporations, les salaires de l’ouvrier sont au-dessus de leur taux naturel ; d’où il suit que le privilège des corporations favorise les villes aux dépens des campagnes, et appauvrit celles-ci de tout ce dont il enrichit celles-là. C’est en ce sens qu’il est vrai de dire que ce qui est un gain pour l’un est une perte pour l’autre.

Et qu’on ne croie pas que ce surhaussement des salaires des corporations a peu d’importance et ne peut pas être la source des richesses qu’on a toujours remarquées dans les villes de corporations.

Une seule réflexion suffit pour en faire mesurer toute l’étendue.

Les salaires des corporations forment l’équivalent des produits des campagnes employés ou consommés dans les villes, de sorte que les villes achètent les produits des campagnes au prix fixé par la concurrence des acheteurs, tandis que les villes vendent aux campagnes leurs produits et leurs services au prix de monopole ; le prix des produits des campagnes est donc au degré le plus bas, et celui des villes au degré le plus élevé auquel ils puissent atteindre.

Ce n’est pas tout :

Les corporations ont le privilège exclusif de