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sion, et en ferait retomber tout le dommage sur le gouvernement assez aveugle et assez imprudent pour faire violence à l’ordre naturel des choses et se soustraire aux lois éternelles des besoins et des ressources que la concurrence met en évidence et domine par l’éternelle règle des proportions.

Je ne pousserai pas plus loin cette discussion ; j’en ai dit assez pour faire sentir que, dans le système commercial sous lequel vivent les peuples modernes, lorsque tous doivent leur fortune et leur puissance au travail général, à la plus grande facilité de l’échange de ses produits, à leur libre circulation, au bon marché des consommations, on ne peut trouver que dans la concurrence de l’ouvrage et de l’ouvrier, des capitalistes, des producteurs, des commerçans et des consommateurs, le mobile ; la règle et la garantie de toutes les facultés, de tous les besoins et de toutes les ressources ; repousser la concurrence dans un ou plusieurs, ou dans tous les degrés de l’opération économique, ce serait renverser le système commercial, replonger l’ordre public dans le chaos, et nous reporter à ces temps malheureux où le pouvoir taxait la journée du travail, se constituait par le monopole le maître de toutes les valeurs, et empêchait plus de richesses de naître que les impôts les plus désastreux n’en sauraient consommer ! Grâce à la concurrence, tous les travaux, tous les capitaux, tous les commerces, toutes les