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s’abandonnèrent à sa direction. Les pays maritimes les moins étendus, les moins fertiles, les moins populeux, l’emportèrent en richesse et en puissance sur les états du continent les plus vastes, les plus fertiles et les plus peuplés. Dans l’antiquité, Tyr, Athènes et Carthage tinrent pendant long-temps le sceptre des richesses et de la civilisation. Dans le moyen âge, Venise, Gênes, Pise, Florence et les villes anséatiques firent pencher la balance du pouvoir en Europe, et de nos jours la Hollande et l’Angleterre ont étonné le monde par la toute puissance des richesses. Toujours les peuples navigateurs se distinguèrent des peuples continentaux par leurs richesses, leurs lumières et leur civilisation. L’histoire toute entière est uniforme sur ce point, et son témoignage donne une nouvelle force, un nouvel éclat aux lumières de la théorie.

Aussi, depuis plus d’un siècle, les gouvernement de l’Europe, frappés des prodiges du commerce étranger, ont-ils fait tous leurs efforts pour s’en assurer la possession exclusive, ou pour participer à ses avantages, et depuis cette époque, la richesse a circulé avec plus ou moins d’abondance dans tous les états, selon qu’ils ont pris plus ou moins de part au commerce général, et surtout selon que leurs relations ont été plus ou moins directes et plus pu moins détournées. Cette direction nouvelle de l’échange a donné au monde une face nouvelle.

L’esprit des gouvernemens, le caractère des