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D’où l’on peut tirer la conséquence que la population de l’Angleterre, ses capitaux, son travail, ses richesses et sa puissance ne seraient que le cinquième de ce qu’ils sont, grâce à l’échange des produits de son travail dans les marchés du monde entier. Il serait difficile de donner une démonstration plus frappante et plus décisive de la puissance du marché sur la fortune et les destinées des peuples.

Les économistes ont avancé une grande erreur, quand ils ont dit que l’échange n’a d’autre objet que d’égaliser les prix trop élevés dans un endroit et trop bas dans un autre, et qu’après la consommation de l’échange total, la valeur totale reste la même.

Et d’abord il est certain que l’échange, qui dans les marchés du pays et de l’étranger élève la valeur des produits au-dessus de celle qu’ils auraient eue dans le marché local, assure au producteur un profit qui l’encourage, non-seulement à continuer son travail, mais même à lui donner une plus grande extension ; d’où il résulte pour lui plus de moyens de s’enrichir, et pour la localité plus de travail, et, par conséquent, plus de richesse. Ce résultat est infaillible, et d’une évidence irrésistible.

Ce profit acquis au producteur et à la localité diminue-t-il ceux qui se faisaient auuparavant dans les grands marchés, et n’y a-t-il en effet, dans l’élévation de certaines valeurs, que l’abaissement