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est faible pour le capitaliste ; mais on aurait tort d’en conclure que le capital n’est productif pour l’état que dans la proportion des profits du capitaliste. Un capital qui ne rapporte que 2 pour 100 au capitaliste peut donner de très-grands profits à l’état.

Qui donc profite de l’excédant des bénéfices du capital après le prélèvement des profits du capitaliste ? car cet excédant ne peut arriver à l’état ou à tous que par des individus isolés ou réunis.

Ce n’est pas à l’ouvrier que le capital emploie ; son salaire ne profite pas plus de la baisse des profits du capital, que ceux-ci de la baisse des salaires. Les salaires du travail, comme les profits du capital, dépendent exclusivement de l’abondance ou de la rareté des ouvriers, et des capitaux comparés à l’abondance ou à la rareté de l’ouvrage et des placemens. C’est donc ailleurs qu’il faut chercher l’écoulement des bénéfices du capital au delà des profits du capitaliste ; et avec la plus légère attention on la découvre dans les bénéfices des spéculateurs sur tous les genres de travail. C’est à leur génie que les bénéfices appartiennent, parce qu’ils en sont les produits.

Qu’importe en effet que l’armateur ne paie que pour 100 du capital qu’il emploie, si l’emploi qu’il en fait lui rapporte 25 à 30 pour 100 ? Dans ce cas, les profits du capital ne sont pas pour un pays de deux, mais de 25 à 30 pour 100.

Ce qui est vrai de l’armateur l’est également