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et qu’il ne faut pas même une grande habileté pour s’apercevoir que ces nécessités sont toujours illusoires, et que de toutes les mesures financières la banqueroute est la plus désastreuse pour les peuples.

Elle n’est pas moins funeste aux gouvernemens dont elle augmente les dépenses dans des proportions infiniment supérieures à la réduction de la dette publique. Comme les gouvernans sont sans contredit les plus grands consommateurs du pays, et comme la banqueroute renchérit nécessairement toutes les consommations, on en est réduit à payer tout plus cher, et, ce qui est encore plus fâcheux, il faut payer tout comptant, et cela dans le moment même que les recouvremens des contributions publiques sont plus lents, plus difficiles, plus incertains. Les facilités qu’on trouvait dans le crédit public n’existent plus, et les ressources extraordinaires qu’on parvient à se procurer aggravent le fardeau au lieu de l’alléger, et rendent la situation plus pénible et plus périlleuse.

Ne serait-il pas plus prudent et plus sage d’affermir le crédit public par la fidélité aux engagemens et d’imposer sur la richesse totale tout ce qu’on ne pourrait pas obtenir du crédit ? Habilement réparti sur tous les contribuables, le déficit n’écraserait personne, les capitaux resteraient dans tous les emplois du travail, toutes les industries conserveraient leur activité, et le com-