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qu’un rôle ; toute son amabilité, toute sa cordialité, toute son envie de plaire ne sont qu’à la surface ; il n’a qu’un but : celui d’échapper à son ennui précoce en cherchant de nouvelles émotions… Si quelqu’un, je le répète, était venu me dire cela, je ne sais comment mon indignation eût accueilli une pareille calomnie.

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CHAPITRE VIII.

Anciens lieux, nouveaux personnages.


Steerforth et moi nous séjournâmes plus de quinze jours à Yarmouth ou dans les environs. Je n’ai pas besoin de dire que nous étions souvent ensemble ; mais, de temps en temps, nous allions chacun de notre côté pendant des heures entières de la journée. Il était bon marin et je n’aimais guère l’Océan que du rivage ; aussi je le laissais volontiers faire sans moi des excursions en pleine mer avec M. Daniel Peggoty ; c’était son amusement favori. J’étais moins libre que lui et moins maître de mes soirées, à cause de l’hospitalité que je recevais chez M. Barkis. Sachant avec quelle assiduité la bonne Peggoty soignait son mari pendant le jour, je ne voulais pas rentrer trop tard le soir,