Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prouvai un véritable embarras ; mais son air de patronage amical me fit oublier bientôt la distance qui existait entre nous. Ma confiance s’accrut encore lorsque je remarquai que j’avais part aux respects obséquieux du garçon, le même qui, la veille, s’était tout d’abord familiarisé avec moi.

« — Maintenant, Copperfield, » me dit Steerforth dès que nous fûmes seuls, « je serais charmé de savoir ce que vous voulez faire, où vous allez et tout ce qui vous concerne. Je vous considère comme si vous étiez ma propriété. »

Heureux de voir qu’il s’intéressait à moi si particulièrement, je lui racontai que ma tante m’avait proposé d’entreprendre un petit voyage d’expérience.

« — Eh bien ! » me dit Steerforth, « puisque vous n’êtes pas pressé, venez chez ma mère, à Highgate, et passez-y un jour ou deux ; vous serez content d’elle. Peut-être est-elle un peu vaine de son fils et en parle-t-elle trop longuement ; mais vous le lui pardonnerez, vous, et elle sera heureuse de vous voir, j’en suis sûr.

» — Je voudrais en être aussi sûr que vous, » répondis-je en souriant.

« — Oh ! » dit Steerforth, « tous ceux qui