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dit une chaudière. Puis les brigands rouges enlevèrent au prisonnier, ci et là sur les parties charnues, des morceaux de chair saignants, qu’ils firent cuire dans la chaudière.

Le fumet de cette diabolique cuisson montait au nez du malheureux blanc, mourant de faim.

Chose horrible, messieurs, et qui prouve combien cette sensation de la faim est effroyable dans sa tyrannie : mon cousin humait avec d’étranges délices les chaudes émanations de sa propre viande !

Chose plus horrible encore : ses bourreaux lui présentèrent une tranche à peine rôtie de cette chair palpitante, et le prisonnier la dévora fiévreusement ! il mangea de grand appétit !…

— Horreur ! murmura l’auditoire stupéfait.

— Oui, horreur, mais vérité, répondit Labrosse.

— Achève-t-on ce martyr, enfin ?

— Les démons rouges mirent six heures à tuer l’infortuné jeune homme. Il fut littéralement disséqué, muscle par muscle, lambeau par lambeau.

Quand il n’eut plus qu’un souffle, on jeta cette masse de chair et de sang dans le feu…

Puis les sauvages dansèrent en rond, avec des cris sataniques, autour du bûcher !