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sur ses gardes et de l’empêcher de commettre quelque bêtise : ce qui n’aurait certainement pas manqué si cet enragé capitaine avait mis à exécution son projet de flâner et de s’ébattre dans l’île, toute la journée de demain… Mais l’ai-je maté un peu avec mon histoire de précautions à prendre et d’émissaire envoyé par Hamelin !… C’est que je suis de force à leur tenir tête, moi, à ces policemen d’eau douce !

Sur cette conclusion vaniteuse, Antoine se mit en marche pour les grottes, où il avait à conférer avec son complice.

Quand il n’en fut plus qu’à une faible distance, il mit deux doigts dans sa bouche et allait faire le signal convenu ; mais la vue d’un être humain, adossé à la falaise et gesticulant dans le clair-obscur, l’arrêta net.

Étonné d’abord au-delà du possible, il ne tarda pas à reprendre ses esprits, en reconnaissant dans ce personnage diabolique son ami Tamahou.

Le sauvage avait en main un cornet d’écorce de bouleau et près de lui un petit baril, sur lequel il s’appuyait amoureusement.

Il paraissait aux trois-quarts ivre et se parlait tout seul, à mi-voix.