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Puis il ajouta en aparté :

— Ce garçon-là avait du bon !

Mais cette brève oraison funèbre du sauvage fut perdue pour sa compagne, comme pour le reste du monde, car la sorcière venait de s’affaisser morte sur place, sans même avoir poussé un ouac !

La joie l’avait tuée !

Ce que voyant, Tamahou sortit en toute hâte et s’élança au pas de course vers la grève, où il avait laissé son canot.

On eût dit que tous les diables de l’enfer lui donnaient la chasse, tant il allait !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Comme il s’éloignait du rivage, pagayant avec ardeur, une raie de feu sillonna l’obscurité qui embrumait le fleuve, et une forte détonation retentit.

Tamahou tressauta et, pesant davantage sur son aviron, il fit glisser le canot avec une vélocité silencieuse sur le fleuve qu’assombrissait de plus en plus l’écharpe de la nuit.

Cette détonation, venant du large, fut bientôt suivie d’un bruit de chaînes dans les écubiers et de ces trépidations que produit la vapeur en s’échappant avec force des conduits qui l’emprisonnent.