aprés le Baptême, que comme de trés-precieux déposts que Dieu leur a mis entre les mains, dont il leur demandera un compte trés exact. Ils ne peuvent les negliger sans infidelité : ils ne peuvent en disposer selon leurs volontez particulieres, fans une injustice trés criminelle : & ils ne peuvent les laisser perdre, sans perdre leur couronne & leur recompense, & sans s’engager à estre jetté dans les prisons éternelles, pour y recevoir la juste punition de leur ingratitude. Ce font à la verité des Vases de terre, pour user des termes de Saint Paul, mais ce font des vases qui renferment les tresors du Ciel, des perles & des diamans d’un prix infiny. Loin de les dissiper, d’en ternir l’éclat, ou de les exposer aux voleurs, il veut qu’ils employent tout ce qu’ils ont de force, de pouvoir, & d’industrie pour les multiplier, & les embellir, afin de les luy rendre plus éclatans & plus purs, qu’ils ne l’estoient quand ils les ont reçûs de sa main. Le moins qu’ils peuvent faire, c’est de craindre autant que leurs enfans ne se corrompent, & perdent leur innocence par l’enchantement du siecle, que les Dames du monde craignent de perdre leurs pierreries, ou de salir leurs vains ajustemens.
XVI.
Ce qui corrompt les Enfant vient du dedans ou du dehors. L’ennemy du dedans est la concupiscence. Ne pas laisser les Enfans à eux mémes, & veiller beaucoup sur eux.
Ls doivent d’autant plus redoubler leurs soins
pour conserver ces tresors, que les vases qui
les contiennent sont fragiles, qu’il y a de voleurs
& d’ennemis qui les assiegent de toutes parts
pour les enlever. Il faut qu’ils sachent que ce qui
corrõpt l’innocence des Enfans, peut venir du
dedans ou du dehors. Souvent ces petites ames