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Le Russe avait fait monter une superbe bague pour regagner les faveurs de Clapotis, un très beau saphir orné de brillants. Il le prit, l’enveloppa d’un billet de mille francs et le remit au jeune homme.

— Va-t-en, que je ne te revoie plus.

Le bel Arthur voulut se défendre de rien accepter ; il joua les grands sentiments, le désintéressement, la vive amitié ; il exprima des regrets, il fut vil, il fut lâche, il fut plat.

Boïard en éprouva de la honte et répéta :

— Prends ceci et va-t-en !

Clapot, très pratique au fond, réfléchit un instant que la bague valait 2,000 francs, qu’il avait assez du Russe et qu’il fallait en finir, le temps des excuses était passé.

— Après tout, dit-il, je m’en vais, j’aime mieux ça. Et il s’empara de la bague et du billet.

Le beau Tomado arpenta le boulevard en se disant que la matinée était bonne, et le garçon de