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seul en donner l’idée. Sur une table, fixée dans un pied de bronze doré, se tenait droite et rigide une canne d’ébène couverte de chiffres d’argent et de monogrammes.

C’était la canne des victimes !

Elle se dressait au milieu du salon comme un phallus antique. Obélisque couvert d’hiéroglyphes connus de lui seul, c’était le monument de triomphe qui rappelait constamment à ses yeux ses compagnons de libertinage.

Les chiffres étaient placés sur quatre rangs pendant quatre-vingts centimètres ; le pommeau de la canne supportait le chiffre couronné de la première victime ; vingt centimètres d’ébène attendaient de nouveaux chiffres.

Ivan admirait sa canne, il la contemplait avec orgueil ; ces quatre-vingts centimètres constellés de chiffres brillants représentaient une somme énorme de satisfactions éprouvées.

Et il n’avait que vingt-quatre ans. Beau début