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Un valet stylé s’empara de l’ami du prince, l’aida à se défaire, et l’accommoda pour la nuit d’une chemise de foulard de nuance indécise qui donnait du piquant à l’éclat de ses yeux, au fin coloris de sa peau, et laissait deviner l’idéal modelé de son corps de statuette de Saxe.

Le valet fit à monsieur une foule de questions obligeantes.

— Monsieur prenait-il, le matin, du thé, du chocolat ? À quelle heure monsieur prenait-il sa douche ? Ferait-on seller ou atteler ?

Arthur ne s’étonnait nullement de ces questions, il répondait ce qu’il devait répondre, sans se presser, avec ce flegme insolent du rastaquouère se sentant chez lui.

Il congédia le valet et se baissa pour entrer dans son lit-divan, réfléchit un instant au passé, à la détermination qu’il prendrait vis-à-vis du prince. Se confesserait-il ? Non, décidément, non, sûr maintenant de l’appui d’une Altesse, qu’importait