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youtres étrangers, un de ces casse-carreaux qui possèdent de nombreuses sympathies parmi les femmes qui chatouillent le goujon et pèchent le canotier.

Arthur qui jacassait fort au milieu du cercle des femmes qui jouaient aux petits chevaux, se fit tout-à-coup fermer le bec par l’injonction de ce dernier :

— Un peu de silence, jeune tournedos !

Le mot suscita une tempête de rires et d’exclamations unanimes. Arthur ne répliqua pas et disparut à l’anglaise.

Depuis ce soufflet public il ne fréquenta plus le monde boulevardier et galant, dans la crainte des nouvelles injures et des reproches publics que son abjection pouvait lui attirer.

Arthur ressentit un profond dépit de cet affront et pendant quelques jours il se renferma dans son chalet de plaisance, n’osant plus sortir, ne recevant personne, reposant ses tendres formes et craignant de livrer ses charmes stercoraires.