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en Chirurgie.

ſourd, qu’il reſte ſur ſon lit ſans mouvement, ou qu’il en veut ſortir malgré les aſſiſtans, que les urines & les ſelles ſont ſupprimées, & que la paralyſie & la convulſion lui arrivent, de même qu’une douleur conſidérable en la région du foye (car la purulence formée dans le cerveau, rentrant en partie dans les veines, ne tarde pas, ſuivant le cours de la circulation, à s’embarraſſer dans le labyrinthe des vaiſſeaux du foye, ou des poûmons, & d’y produire un abſcès) ce ſont-là tous les ſignes d’une playe mortelle.

Au contraire, lorſqu’une playe conſidérable reçue à la tête, n’eſt accompagnée d’aucun mauvais ſymptôme, on peut dire qu’elle eſt dangereuſe, & non pas mortelle, pourvû que le malade, le Chirurgien & les aſſiſtans faſſent leur devoir. En un mot, il faut faire des playes de tête en général, quand elles ſont ſans accidens, le même jugement que l’on fait des maladies aiguës.

Enfin quand un bleſſé eſt tranquille, qu’il conſerve ſa raiſon, qu’il reſpire aiſément, qu’il prend quelque repos, qu’il n’eſt pas trop preſſé de la ſoif, qu’il n’a pas un dégoût abſolu pour toutes ſortes d’alimens, qu’il ne ſouffre pas de grandes douleurs, que le pus que la playe fournit, ſoit pendant ou hors de la fiévre, eſt blanc, égal, léger, ſans mauvaiſe odeur, & en quantité ſuffiſante ; que le bleſſé n’a point le viſage différent de ce qu’il