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L’Art de faire les Raports

les bleſſés reviennent à eux, ils tombent dans des ſymptômes qui ne ſont pas moins fâcheux, ſçavoir, quand le crâne eſt fracturé, ou que les méninges ou la ſubſtance du cerveau ſont bleſſées.

Ainſi lorſque ces accidens arrivent aux bleſſés à l’inſtant de leurs bleſſures, on ne doit pas s’en allarmer beaucoup : Mais on en doit plus mal augurer, quand ils continuent, ou quand ils ſurviennent au quatriéme ou au ſeptiéme jour, ou même plus tard, dans le tems que toutes choſes devroient prendre un meilleur train ; car alors c’eſt une marque qu’il y a quelque amas de ſang ou de pus, ou quelqu’autre déſordre ſous le crâne.

La fiévre qui ſurvient au commencement des playes de la tête, c’eſt-à-dire, depuis le quatriéme juſqu’au ſeptiéme jour, doit être attribuée à la ſuppuration ; par conſéquent cet accident n’eſt pas fort dangereux, puiſqu’Hippocrate nous avertit, dans l’Aphoriſme 47 de la 2e Section, que lorſque le pus ſe fait, la douleur & la fiévre arrivent : Mais ſi ces accidens ſurviennent après le ſeptiéme jour, lorſqu’ils devroient ceſſer, c’eſt un mauvais ſigne ; parce que ce contre-tems ne peut marquer autre choſe ſinon que le crâne, le cerveau, & les méninges ſe putréfient.

Quand un bleſſé tombe dans le délire, qu’il perd la mémoire, qu’il parle ſans raiſon, que ſes yeux s’obſcurciſſent, ou qu’il devient