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douleur poignante que le bleſſé reſſent préciſement à l’endroit de cette léſion, principalement lorſqu’il y a quelque eſquille qui pique ces membranes.

Celſe, au chap. 26 de ſon 5e Livre, s’explique ſur les ſignes des méninges & du cerveau bleſſé, en ces termes : « Ceux qui ont le cerveau bleſſé, ou ſes membranes, perdent d’abord beaucoup de ſang par le nez & par les oreilles, & il leur ſurvient bien-tôt après un vomiſſement de bile. Quelques-uns tombent dans l’aſſoupiſſement & dans une telle inſenſibilité, qu’ils n’entendent point lorſqu’on les appelle. Quelques-uns ont le viſage affreux, & les yeux enfoncés & exténués ; ils ſont dans une continuelle inquiétude, ſe tournant ſans ceſſe de côté & d’autre ; le délire leur arrive le troiſiéme ou le cinquiéme jour au plus tard. Pluſieurs tombent en des convulſions fâcheuſes ; & quand ils ſont prêts de mourir, on les voit déchirer & arracher les appareils qui entourent & couvrent leurs playes, qu’ils expoſent ainſi à l’air. »

Pour ce qui eſt du prognoſtic des fractures du crâne, il eſt fort différent ſelon les diverſes circonſtances qui s’y trouvent. On peut néanmoins dire, parlant en général, que de quelque maniere que le crâne ſoit atteint, les bleſſés ſont en danger, & que ces bleſſures doivent être traitées avec toute l’applica-