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L’Art de faire les Raports

& de tout cela conjecturer ſi la bleſſure eſt plus ou moins conſidérable.

Il eſt enfin fort à propos d’obſerver au ſujet de l’inſtrument qui a bleſſé, quelle eſt ſa matiere, par exemple, ſi c’eſt une pierre, un bâton, un inſtrument de fer ; s’il eſt piquant, tranchant, ou contondant ; s’il eſt égal, ou inégal, peſant, ou léger ; parce que toutes ces choſes donnent lieu de juger de l’impreſſion qu’il a pû faire.

Cependant toutes ces conjectures, quoique bien fondées, ne nous fourniſſent pas des ſignes tout-à-fait certains des fractures du crâne : car il arrive quelquefois que le crâne eſt fracturé, ſans que les accidens dont nous avons parlé ſe manifeſtent d’abord, ſavoir, quand la fracture eſt petite, & que le crâne eſt fort dur ; & quelquefois ces accidens arrivent à l’heure même, ou bien-tôt aprés, ſans qu’il y ait fracture au crâne ; & pour lors ils ſont produits par la violente commotion du cerveau.

Les ſignes de la commotion du cerveau ſont donc à-peu-près les mêmes que ceux qui ſurviennent aux fractures du crâne : toute la différence qu’il y a entre ces ſignes dans ces différens cas, conſiſte en ce que ces accidens ſubſiſtent dans la fracture du crâne, juſqu’à ce que l’on ait remédié à cette fracture par l’application du trépan, qui donne lieu de relever les os enfoncés, & de tirer le ſang