Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
en Chirurgie.

viennent dans la ſuite, des cauſes qui l’ont produite, ou des ſignes qu’en donnent les ſens extérieurs.

Les accidens qui arrivent à l’inſtant de la bleſſure, quand le crâne eſt fracturé, ſont la chûte du bleſſé ſans ſentiment & ſans connoiſſance, l’éblouiſſement, le vertige, le vomiſſement bilieux, l’hémorrhagie par le nez & par les oreilles, & la perte de la parole.

Les conjectures que l’on tire des cauſes, ſe rapportent à l’agent, au patient, & à l’inſtrument qui a bleſſé.

Il faut conſidérer à l’égard de l’agent, c’eſt-à-dire, de celui qui a frappé, s’il eſt fort, ou foible ; s’il a frappé de propos délibéré, ou par mégarde ; s’il étoit en colere, ou non ; ſi le coup a été donné obliquement, ou bien à plomb, & de fort haut ; de loin, ou de près : Car ſi celui qui a frappé eſt fort & vigoureux, s’il étoit en colere, s’il a eu le tems de méditer ſur le coup qu’il vouloit porter, s’il a frappé de haut & perpendiculairement, il eſt aiſé de conjecturer qu’un tel coup a bien pû cauſer une fracture à l’os, une contuſion, ou une dépreſſion.

Il faut enſuite conſidérer la partie bleſſée, & juger, ſelon les apparences, ſi les os du crâne ſont plus ou moins durs & épais, & cela par rapport à la conſtitution du bleſſé, à l’âge, au ſexe, à ſa ſanté, ou à ſon infirmité, & à l’endroit de la tête où le coup a été donné ;