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L’Art de faire les Raports

tion du péricrâne, ſont le vomiſſement, la fiévre aiguë avec des friſſons irréguliers, les violentes douleurs, l’œdême éréſipélateux qui ſe répand ſur toute la tête & ſur le viſage, les mouvemens convulſifs ; & tous ces accidens ne ceſſent que lorſqu’on a coupé le péricrâne, & découvert l’os.

La déduction de ces fâcheux ſymptômes donne lieu d’en faire aiſément le prognoſtic, & de juger que les playes qui arrivent à cette membrane, qui eſt très-ſenſible & d’une tiſſure très délicate, ſont fort dangereuſes quand elles viennent à s’enflammer ; parce que cette inflammation peut aiſément ſe communiquer au moyen des fibriles qui traverſent les ſutures, & faire périr les bleſſés, à moins que l’on n’y remédie promptement ; ou bien, comme cette membrane couvre le crâne immédiatement, ſon inflammation peut cauſer une ſuppuration ſur l’os même, laquelle ſera cauſe d’une carie.

De plus, les playes du péricrâne qui le diviſent dans toute ſon épaiſſeur, ſont moins fâcheuſes que celles qui ne le coupent qu’en partie ; parce qu’il ſe fait alors une diſtention convulſive des fibres qui reſtent en leur entier, par raport à celles qui ſont coupées, ce qui ne manque pas d’occaſionner les fâcheux accidens ci-devant énoncés. Enfin les playes du péricrâne faites par ponction, ſont plus diſpoſées à produire de fâcheux accidens,