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en Chirurgie.

matin, dans la rue S. Martin, en l’Hôtellerie du Cheval rouge, pour voir le nommé Gervais Criſſal, Valet d’écurie, que j’ai trouvé bleſſé d’une contuſion ſur l’os temporal droit, avec une ecchymoſe plus étendue en longueur qu’en largeur, que les aſſiſtans m’ont dit lui avoir été cauſée, il y a trois jours, par un coup de houſſine qu’il reçut en cette partie, & qu’ayant été à l’heure même fort étourdi du coup, il s’eſt toujours ſenti fort foible & fort abattu juſqu’au jour d’hier, que la fievre l’ayant pris avec friſſon ſur les dix heures du matin, il entra vers les neuf à dix heures du ſoir dans un délire, qui fut précédé de quelques contractions des levres & des paupieres du côté gauche ; ce qui a continué juſqu’au aujourd’hui, à huit heures du matin, qu’il eſt tombé dans une apopléxie très-forte, laquelle le met dans un péril éminent. Cependant, pour ne pas manquer à faire les choſes qui peuvent être capables de lui donner quelque ſoulagement, après avoir appliqué ſur la contuſion une onction anodyne & confortative, je l’ai ſaigné des deux bras à une heure d’intervalle, je lui ai fait uſer de ſorts ſternutatoires, & je me propoſe de le ſaigner encore ce ſoir, afin de tâcher, par ces évacuations, de dégager ſa tête, qui eſt fort embarraſſée : car pour l’ouverture de la contuſion, je n’eſtime pas qu’elle ſoit néceſſaire en cette occaſion, la cauſe extérieure n’ayant pas été aſſez forte