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L’Art de faire les Raports

mais celle qui a occaſionné un grand épanchement ſous les tégumens, en conſéquence d’une dilacération très-violente, & qui ne diminue point par l’uſage des onctions réſolutives, eſt ſuſpecte d’abſcès ou de putréfaction.

De plus une contuſion, quoique très-légere en apparence, eſt toûjours dangereuſe quand elle eſt ſituée ſur les muſcles temporaux, parce que la léſion de ces organes peut aiſément ſe communiquer au cerveau par le moyen des nerfs qu’ils en reçoivent de fort près ; ce qui fait que les contuſions de ces muſcles, qui ſont aſſez ſouvent traitées de bagatelles, ſont bien-tôt ſuivies d’une forte fiévre, du délire, de la paralyſie, de la convulſion, & de la mort des bleſſés : l’on en a trop d’exemples pour en douter.

Enfin, quoique les contuſions de la tête, même les plus légeres, ne ſoient pas ſans péril, il faut pourtant convenir que les grandes contuſions accompagnées d’une violente dilacération des tégumens, ſont très dangereuſes ; parce qu’il eſt bien difficile qu’il ſe faſſe un ſi grand délabrement à l’extérieur, ſans que le cerveau & les meninges ayent ſouffert une ſecouſſe très-violente ; ce qui paroît ordinairement par la chûte du corps, la perte de la vûe, de la voix, du mouvement & du ſentiment, & par l’hémorrhagie du nez, de la bouche, & des oreilles, qui ſont de très-mauvais ſignes.