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en Chirurgie.

longue ſuppuration, & qu’après avoir fait ſouffrir au bleſſé de cruelles douleurs, qu’il lui auroit épargnées, auſſi-bien qu’un traitement fort ennuyeux, s’il eût été bien verſé dans ſon Art, dont une des meilleures maximes l’engage à traiter ſes malades promptement, ſûrement, & avec le moins de deſagrément qu’il eſt poſſible.

Je ne prétens pourtant pas inſérer de-là, que le tems qu’on employe dans les traitemens, ne doive pas être conſidéré dans les Eſtimations de Chirurgie ; parce qu’il y a des maladies ſi grandes par elles-mêmes, qui ont de ſi fâcheuses complications, & auxquelles il ſurvient un ſi grand nombre d’accidens, que l’on ne peut très-ſouvent les guérir que par un long traitement. Il y en a même qui ſont légeres en apparence, & que la mauvaiſe diſpoſition des ſujets rend néanmoins très-longues & très-difficiles à guérir. Or les Experts doivent peſer toutes ces choſes, afin de faire leur Eſtimation avec équité.

3o L’on doit beaucoup inſiſter dans la taxe d’un Mémoire, ſur la qualité des perſonnes qui ont été traitées, auſſi-bien que ſur leurs facultés ; car plus les perſonnes ſont élevées en dignité, plus auſſi demandent-elles de ſujétions, de ſoins, de viſites & d’aſſiduités, qui méritent par conſéquent une plus ample récompenſe : outre que les fonc-