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L’Art de faire les Raports

nature de la maladie, ſur les accidens qui y ſont arrivés, ſur les complications, & ſur toutes les circonſtances de la curation, auſſi-bien que ſur les reproches qu’il ſe font l’un à l’autre ; comme du Malade au Chirurgien, de négligence, d’impéritie, de lenteur & de retardement ; du Chirurgien au Malade, de ſa deſobéissance, de ſon impatience, de ſon peu de confiance, de ſon mauvais régime, &c. parce qu’à travers ces plaintes affectées & ces récriminations, les Experts ne laiſſent pas d’entrevoir quelque lueur de vérité capable de les éclaircir & de les inſtruire.

La ſeconde occaſion dans laquelle le défendeur eſt obligé de paroître devant les Experts, eſt lorſqu’il a allégué dans ſes défenſes qu’il n’eſt pas bien guéri de la maladie pour laquelle ſon Chirurgien lui demande ſatisfaction : le Juge ordonne en ce cas-là, qu’avant que de faire l’eſtimation des panſemens & des médicamens en queſtion, le défendeur ſera vû & viſité par les Experts, leſquels le trouvant parfaitement guéri, ou autant bien qu’il le peut être par raport à la nature de ſa maladie, feront en conſéquence l’Eſtimation dont il s’agit.

Sur quoi il eſt aſſez naturel de demander ce que doivent faire les Experts dans un cas pareil, s’ils trouvent que le malade ne ſoit pas guéri, ou qu’il lui ſoit reſté quelque difformité ou impuiſſance par la faute du Chirurgien ?