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en Chirurgie.

nus enſuite de la maladie vénérienne, dont elle nous a dit avoir été traitée par différentes perſonnes en divers tems, & notamment depuis le premier Décembre dernier juſqu’à la fin du mois de Février précédent, par le nommé Sauſſay, ſoi-diſant Maître Chirurgien au village du Bourg-la-Reine ; à laquelle nous avons remarqué pluſieurs cicatrices, tant anciennes que nouvelles, ſur différentes parties de ſon corps, & pluſieurs ulceres ſitués en divers endroits ; ce qui nous fait juger que ladite maladie n’eſt pas parfaitement guérie ; &, après l’avoir ſoigneuſement examinée, nous avons connu qu’outre l’extrême foibleſſe de ſon corps, & l’atrophie de toutes ſes parties, à l’exception de ſon bas-ventre, qui nous a paru conſidérablement tuméfié, elle eſt encore attaquée d’un commencement d’hydropiſie. Sur quoi nous eſtimons qu’elle n’eſt pas en état de ſupporter les véritables remedes qui lui ſeroient néceſſaires pour achever la guériſon de ſa premiere maladie, & qui auroient dû lui être adminiſtrés au commencement de ſon traitement, comme ſont le laît d’âneſſe, les bains, & les autres préparations en tel cas requiſes, que ledit Sauſſay a obmis fort mal-à-propos. Cependant, comme il y a quelque juſtice à ce que la malade, qui lui a volontairement donné ſa confiance, reconnoiſſe en quelque façon les peines qu’il a priſes, & le dédommage des médicamens