ſpontanées, qu’ils ſe ſont ſentis, pendant quelques jours, lourds & appeſantis, & plus triſtes qu’à l’ordinaire ſans en avoir de ſujet, la fiévre leur ſurvient, il ſe fait un dépôt de cette virulence plus ou moins conſidérable ſur les glandes inguinales, & ce dépôt ſe termine différemment.
Quelquefois la fiévre, la tumeur, la rougeur, la douleur, & tous les accidens du phlegmon augmentent ſenſiblement, & il ſe fait une ample & louable ſuppuration, qui eſt la criſe de cette Vérole naiſſante ; mais ſouvent auſſi ces ſortes de dépôts ou diſparoiſſent ſoudainement, ou ſe rendent tellement rébelles à tous les médicamens dont on ſe ſert pour les amener à ſuppuration, que l’on ne doit les regarder que comme un ſymptôme de cette maladie.
Mais ſi le congrès impur, à qui le virus vénérien doit ſa naiſſance, eſt conſidéré comme le premier préjugé de la Vérole, qui eſt-ce qui en ſera exempt dans le tems où nous ſommes ? puiſque l’on ſçait par expérience, que toutes les femmes publiques ſont infectées de cette vilaine maladie ; que la plûpart des femmes mariées, & même de celles que l’affectation de la plus ſcrupuleuſe pudeur fait paſſer pour des Lucreces & des Pénélopes, n’en ſont pas exemptes, & que l’on n’ignore pas que cette contagion paſſe à beaucoup de filles ; ce qui fait qu’une infinité de jeunes gens ſe trou-
