procédé à la viſite du pied en queſtion, auquel j’ai remarqué un peu d’éloignement aux malléoles, & les autres parties qui compoſent cette jointure, dans leur ſituation & figure naturelle, ſi ce n’eſt qu’il y reſte encore un peu d’enflure procédant de foibleſſe. Sur quoi j’eſtime qu’il n’y a point eu d’impéritie dans le traitement dont il s’agit : car bien que l’écartement que les os de la jambe ont ſouffert en leur partie inférieure, ne ſoit pas tout-à-fait rétabli au naturel, il ne s’enſuit pas pour cela que la cure faite audit Champeau par ledit ſieur B. C… n’ait été conduite avec toute la méthode & toute la prudence convenable ; ayant été impoſſible de faire à ces os ainſi écartés, une compreſſion aſſez forte pour les remettre dans leur premier état. Et à l’égard de l’impuiſſance d’agir, il eſt très-ſûr que la partie bleſſée n’y ſera point réduite ; mais qu’il s’écoulera encore un tems conſidérable avant que cette jointure recouvre ſa premiere liberté, ainſi que ce retard arrive à tous ceux qui ſont attaqués de pareilles bleſſures. Partant mon ſentiment eſt que la ſomme de cinquante livres, à laquelle le ſieur B. C… s’eſt reſtreint, lui eſt bien & légitimement dûe par le ſieur Champeau, pour les ſoins qu’il a pris de lui pendant près de deux mois.
Fait à Paris, le 8 dudit mois & an.
