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en Chirurgie.

tous que la réduction de cet os étoit impoſſible en ſe ſervant de la ſeule force des mains, & qu’elle ſeroit très-difficile en ſe ſervant des machines & des inſtrumens inventés à cet uſage ; & que quelque précaution que l’on pût prendre, le ſuccès de cette opération étoit fort douteux, tant à cauſe de la longueur du tems qui s’étoit écoulé depuis la bleſſure, qu’à cauſe que la perſonne bleſſée étant fort replette, l’on ne pourroit peut-être pas ſerrer les laqs ſuffiſamment pour tirer l’os, ſans cauſer un grand délabrement aux parties charnues, qui pourroit être ſuivi d’un abcès fâcheux, & même de la mortification. Cependant nous tombâmes d’accord que l’on ne pouvoit pas ſe diſpenſer de faire cette tentative, qui étoit le ſeul moyen que l’on pût employer pour rendre au bras malade la liberté de ſon action, & qu’entre les inſtrumens dont on pouvoit ſe ſervir pour faire les extenſions néceſſaires, la moufle montée ſur la machine inventée par le feu ſieur Michault, Maître Chirurgien, étoit la plus convenable dans un cas pareil. Pour raiſon de quoi, la ſuſdite bleſſée s’étant volontairement tranſportée au logis du ſieur Michaut fils, auſſi Chirurgien, qui a cette machine entre les mains, on mis cet inſtrument en état d’agir, pour avec le ſecours de cette force mouvante, faire la réduction de la ſuſdite luxation : mais le laq qui ſerroit le bras en ſa partie moyenne,