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en Chirurgie.

tant point faite, les bleſſés vivent le plus ſouvent ; & ſi la partie bleſſée reſte dans l’impuiſſance & dans l’inaction (ce qu’il faut alors faire entendre aux parens du bleſſé & aux aſſiſtans) le ſort des bleſſés eſt toujours meilleur dans un cas pareil, la vie étant préférable à la mort : & dans ces occaſions la réduction des os eſt d’autant plus dangereuſe, que les os ſont plus conſidérables, & qu’ils s’éloignent d’une jointure qui ſert à des actions d’une très-grande importance. »

Il eſt bien vrai, comme Hippocrate nous en avertit dans ce qu’on vient de rapporter, qu’il ne faut pas entreprendre la réduction des os qui ſortent hors d’une playe qui accompagne la diſlocation ; parce que les convulſions & la gangrene font périr ces ſortes de bleſſés, lorſque l’on tente de réduire les os luxés : mais il n’eſt pas vrai que les bleſſés échapent quand on ne réduit pas ces ſortes de luxations ; parce qu’il eſt d’expérience qu’ils meurent tous en langueur, & que l’on ne peut faire, dans ce cas-là, qu’un prognoſtic de mort aux parens des malades & aux aſſiſtans : à moins que les diſlocations des os ne ſoient aux jointures des mains & des pieds ; auquel cas Hippocrate nous avertit, au même endroit, que l’on ne peut rien faire de mieux que de réduire les os le plûtôt qu’il eſt poſſible ; ce qui s’accomplit