têtes des os ſont reçûes, ont plus ou moins de profondeur, & que les muſcles & les ligamens qui les entourent, ont plus ou moins de force, & ſont plus ou moins nombreux : auſſi voyons-nous que la luxation de l’os de la cuiſſe joint avec l’iſchion, eſt bien moins fréquente & plus difficile à réduire que celle de l’humérus.
On ſçait auſſi, par expérience, que les os luxés qui n’ont encore pris leur entier accroiſſement, n’étant pas réduits, ſont cauſe que la partie bleſſée ne croît & ne ſe nourrit pas comme la partie ſaine, la compreſſion que les vaiſſeaux ſouffrent, y mettant un obſtacle, auſſi-bien que la difficulté qu’elle a à ſe mouvoir : auſſi voit-on que les membres ſains & entiers qui reſtent immobiles pendant un long tems, perdent leurs forces, & s’amaigriſſent viſiblement.
Hippocrate, au 4e Livre des Articles, donne aux Chirurgiens des enſeignemens qui ont beſoin d’explication, parce que ces préceptes ſe trouvent impliqués de choſes poſſibles & impoſſibles. Voici comme il parle :
« Quand une grande playe ſe trouve jointe à la luxation, & que les os ſortent par la playe, il ne faut point remettre les os dans leur place, parce que les convulſions & la gangrene qui ſont occaſionnés par ces réductions, cauſent un peu de jours la mort aux bleſſés ; au-lieu que la réduction n’é-
