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en Chirurgie.

autour de la jointure, & par la tumeur qui s’y fait en conſéquence de la contuſion des tendons & des ligamens qui l’entourent.

La relaxation d’une jointure mobile ſe connoît en ce que la tête de l’os vacille & badine dans ſa cavité ſans regle ni meſure, parce que le relâchement des ligamens eſt cauſe que les os ne ſe touchent plus immédiatement : la tête de l’os inférieur paroît à l’égard de la cavité du ſupérieur, comme ſi elle y étoit ſuſpendue par un ou pluſieurs liens ; & lorſque l’on pouſſe la tête de l’os inférieur dans la cavité du ſupérieur, elle y entre & s’y place avec facilité, & elle en ſort auſſi fort aiſément lorſqu’on l’abandonne ; outre que l’on apperçoit tout autour de la jointure un vuide ſi viſible, que l’extrémité du doigt peut quelquefois s’y placer.

La diſlocation propre & particuliere à la conjonction immobile des os, eſt facilement apperçûe par la groſſeur de la jointure, & parce que les apophyſes des os qui ſont ainſi écartés l’un de l’autre, ſont beaucoup plus éminentes qu’elles ne l’étoient dans l’ordre naturel.

L’expérience, auſſi-bien que l’autorité d’Hippocrate & de Celse, nous donne lieu de juger que les os ſe luxent plus facilement ou plus difficilement, & qu’étant luxés, ils ſont auſſi remis en leur place avec plus ou moins de facilité, ſelon que les cavités où les