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L’Art de faire les Raports

tus & du radius, du tibia & du péroné, peuvent s’écarter l’une de l’autre par une grande violence.

On connoît la diſlocation parfaite des os, par la mauvaiſe conformation de la partie bleſſée, à laquelle on remarque toujours une tumeur à l’endroit où l’os s’eſt jetté en ſortant hors de ſa cavité & une cavité à l’endroit d’où il eſt ſorti : de plus la partie luxée eſt ordinairement plus courte que la ſaine ; parce que l’os qui eſt ſorti hors de ſa cavité, n’ayant plus d’appui, n’eſt plus en état de réſiſter à la force des muſcles qui l’entraînent vers la partie ſupérieure : ainſi la partie luxée differe de la ſaine, à raiſon de ſa figure & de ſa longueur.

La douleur que le bleſſé ſouffre à la partie luxée, eſt encore un ſigne de diſlocation, mais fort équivoque ; parce que toute partie luxée eſt douloureuſe, mais que toute partie douloureuſe n’eſt pas luxée, attendu que la douleur d’une partie peut avoir bien d’autres cauſes que la diſlocation.

Enfin la privation ou la grande difficulté du mouvement dans une jointure mobile, eſt encore un ſigne de diſlocation ; mais en cas que la jointure puiſe ſe mouvoir tant-ſoit-peu, elle ſe fléchit plus facilement du côté contraire à celui où l’os s’eſt jetté, & très-difficilement de l’autre côté.

On connoît la diſlocation imparfaite ou la détorſe des os, par la douleur que l’on reſſent