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L’Art de faire les Raports

qui ſont obligés de reſter dans un mauvais air, & qui ſont bleſſés dans des ſaiſons exceſſives. Juſques-là même qu’Avicenne nous avertit que l’union des os eſt impoſſible dans l’âge décrépit : ce que l’on ne doit pourtant pas prendre à la rigueur, puiſque nous voyons les plus grands os ſe conſolider juſqu’à l’extrême vieilleſſe, même en des fractures compliquées ; comme on le peut voir au ſujet d’une femme de quatre-vingt-dix-huit ans, dans un Recueil d’Obſervations Chirurgicales[1], publié en 1702 par M. Saviard, ancien Maître Chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Paris.

À l’égard du tems que la nature aidée de l’art, employe pour la réunion des différens os du corps, dans les fractures ſimples qui ſont méthodiquement traitées, l’on ſçait qu’au raport de Celse, de Paul Eginete, & des plus fameux Praticiens tant anciens que modernes, (& nous en ſommes nous-mêmes convaincus par notre propre expérience) que les os du nez, des mâchoires, le zygoma, les clavicules, les omoplates, les côtes, les os de l’épine, du talon, du calcaneum, des pieds, & des mains, ſe trouvent réunis en vingt-cinq à trente jours ; que les os de l’avant-bras & des jambes ne ſont bien affermis qu’après 35 à 40 jours ; que l’os de l’humerus n’eſT bien conſolidé qu’après 40 à 45

  1. Obſerv. cxx. pag. 523.