ſoit preſque guérie, & que les autres accidens ſoient appaiſés.
Au-reſte, Hippocrate nous a laiſſé, au Livre III des Fractures, une inſtruction très-utile, tant pour le prognoſtic, que pour la curation des grands fracas qui arrivent aux os, quand il nous a dit que peu de ceux-là échapent de leurs bleſſures, à qui les os fracturés du fémur ou de l’humerus ſortent hors de la playe ; parce que ces grands os pleins de moëlle ne peuvent ſortir ainſi hors des chairs que par une extrême violence, & ſans cauſer de grandes dilacérations aux parties nerveuſes, aux muſcles & aux vaiſſeaux ſanguins ; qu’en voulant les réduire, la convulſion ſurvient ; & qu’en ne les réduiſant pas, la fievre & le hoquet arrivent. Qu’ainſi ces ſortes de bleſſés périſſent également, pour l’ordinaire, ſoit que l’on tente la réduction des os, ou qu’on la néglige ; cependant que parmi le peu qui en échapent, cela arrive plûtôt à ceux à qui la partie inférieure des os ſort, que lorſque c’eſt la ſupérieure : au ſurplus qu’il eſt vrai que l’on en ſauve quelques-uns de ceux à qui on fait la réduction ; mais que cela arrive très-rarement, parce que ces traitemens ſont auſſi différens dans leurs circonſtances, que la conſtitution des bleſſés eſt diverſe, & qu’il s’en trouve très-peu qui l’ayent aſſez bonne pour réſiſter à tous les accidens qu’il faut eſſuyer dans ces cures longues & fâcheuſes.
