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en Chirurgie.

Que les os briſés en pluſieurs pieces ſont plus difficiles à réduire & à contenir, que lorſqu’ils ſont ſimplement fracturés ; & qu’aux parties où il y a deux os, comme à la jambe & à l’avant-bras, lorſque les deux os ſont fracturés, la réduction & le maintien ſont plus difficiles que quand l’un des os eſt en ſon entier ; parce qu’en ce cas cet os ſert comme d’attelle à la fracture de ſon aſſocié.

De-plus Galien dit, au Commentaire du Livre III, des Fractures, Art. 37, que la fracture d’un grand os n’ayant pas été réduite comme il faut avant le ſeptieme jour, il eſt à craindre que l’extrémité de l’os fracturé ne ſe carie ; ce qui met un grand obſtacle à la guériſon, en occaſionnant la fluxion, l’inflammation, l’apoſtême, &c.

Celse nous apprend, au Livre VIII de ſa Chirurgie, Chap. 7. que lorſque les extrémités des os rompus ſont mouſſes, il arrive moins d’accidens que lorſqu’elles ſont aiguës & piquantes ; parce qu’en ce dernier état on ne les réduit pas ſi facilement, elles n’ont pas un appui ſi ferme, & elles ſont diſpoſées à piquer les chairs, les parties nerveuſes, ou les muſcles qui les environnent ; ce qui cauſe des douleurs violentes, ou d’autres fâcheux accidens.

Avicenne nous avertit que plus on tarde à réduire les fractures, plus on a de la peine à y réuſſir ; parce qu’outre que l’eſpace de la frac-