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L’Art de faire les Raports

cas, Procureur de la Partie, qui ont requis de moi ſi les bleſſures dudit Langevin ont été faites par une arme-à-feu crevée dans les mains du bleſſé, ou par un coup de cette arme, qui lui auroit été porté en dehors. Après avoir conſidéré avec attention toutes les cicatrices, leur figure & leur ſituation, je les ai trouvées trop ramaſſées entr’elles pour procéder d’une arme crevée entre les mains du bleſſé, laquelle cauſe toûjours à la main de terribles écartemens, qui produiſent des cicatrices fort étendues. Ce qui me fait croire que ces cicatrices ont ſuccédé à un coup, qui a été tiré de propos délibéré ſur la perſonne dudit Langevin. Fait le 14 Avril 1662.

Raport d’un coup d’Arme-à-feu dans le Bas-Ventre.


RAporté par moi Maître Chirurgien Juré à Paris, que ce jourd’hui 12e d’Octobre 1679, j’ai été mandé, rue des Tournelles, en l’Hôtel de M. le Duc de… pour panſer le nommé Joſeph Beauregard, l’un des Valets-de-pied de Madame la D. lequel j’ai trouvé bleſſé d’un coup d’arme-à-feu, ſitué à la région lombaire droite, pénétrant dans la capacité du ventre, & ayant ſon iſſue dans la région du flanc droit, trois doigts au-deſſus du pli de l’aîne. Or la bale n’ayant pû parcourir ce trajet ſans bleſſer l’inteſtin iléon, j’eſtime que ledit Beauregard eſt dans un