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en Chirurgie.

lentes douleurs ; la fracture de l’os, par la mauvaiſe configuration des parties bleſſées ; l’ouverture des grands vaiſſeaux ſanguins, par l’hémorrhagie, l’anévriſme, ou l’ecchymoſe ; & la pénétration de ces playes dans les principales cavités, par l’iſſue des parties qui y ſont contenues, ou par l’évacuation des liqueurs ou des excrémens qu’elles renferment.

À l’égard du prognoſtic des playes cauſées par les Armes-à-feu, l’on peut dire en général qu’elles ſont plus dangereuſes & d’une guériſon plus difficile que les playes faites par des inſtrumens poignans, tranchans, & même contondans ordinaires ; & cela pour trois raiſons :

1o Parce qu’elles ne touchent point les parties, ſans leur faire une extrême violence, & ſans cauſer un grand trouble au ſang & aux eſprits.

2o Parce qu’elles occaſionnent une grande déperdition de ſubſtance.

3o Parce qu’elles ne ſont jamais ſimples, mais toûjours compliquées, tant par une contuſion énorme qui va juſqu’à mortifier les parties, que par la léſion des nerfs, des veines, des artères, des tendons, des fibres, &c.

De plus, les playes d’Armes-à-feu qui arrivent à des ſujets cacochymes, ſont bien plus dangereuſes que celles qui attaquent des ſujets d’une forte conſtitution & d’une bonne habitude.