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en Chirurgie.

Nerfs n’étant, pour ainſi dire, qu’une continuation du Cerveau même : la fiévre continue, accompagnée de friſſons irréguliers, eſt auſſi de la partie ; & quand le Nerf eſt conſidérable, tous les Muſcles auſquels il ſe diſtribue, perdent leur action, principalement ſi le Nerf eſt coupé totalement : & pour lors le délire & les convulſions n’arrivent point, parce que le Nerf ainſi diviſé n’a plus de communication avec le Cerveau ; mais les parties où ſe fait la diſtribution du Nerf, reſtent paralytiques.

La bleſſure du Tendon eſt connue par les mêmes ſignes que celle du Nerf proprement pris ; à l’exception que le Tendon eſt doué d’un ſentiment moins délicat que le Nerf, la fougue des accidens qui ſurviennent à ſa bleſſure, eſt moins prompte & moins impétueuſe : cependant ſa piquûre, qui eſt plus fâcheuſe que ſa ſection & ſa contuſion, ne laiſſe pas de ſe manifeſter par de grandes douleurs, par la fiévre continue, par la grande fluxion & inflammation, de même que par le délire & les convulſions.

Les playes des Ligamens ne ſont pas ordinairement ſuivies de ſymptômes ſi violens, à moins qu’elles ne ſoient irritées par le fer, ou par de mauvais médicamens capables d’occaſionner la ſynovie, qui eſt un accident très-fâcheux & très-difficile à réprimer.

Pour ce qui eſt du prognoſtic des playes