Raport d’un Chirurgien qui auroit été mandé en conſultation, pendant le traitement d’une grande Bleſſure à la Jambe, & au ſentiment duquel les Parties ſe rapporteroient, tant pour la reconnoiſſance dûe au Chirurgien ordinaire, que pour le dédommagement de la perſonne bleſſée.
Aporté par moi Maître Chirurgien-Juré
à Paris, que le 23 du mois d’Août dernier,
je fus mandé une premiere fois pour
conſulter ſur la bleſſure que Marie Renaut,
veuve de Guillaume du Freſne, avoit reçûe,
dès le 19 du même mois, à ſa jambe droite,
que je trouvai extraordinairement gonflée
dans toute ſon étendue, avec des impreſſions
profondes à la peau des deux malléoles, accompagnées
d’une grande tenſion & de pluſieurs
phlyctenes, qui étoient des marques
d’une prochaine mortification : que ces accidens
ayant continué, malgré toute la diligence
que l’on avoit apportée à les appaiſer,
je fus mandé de nouveau le 3 Septembre ſuivant ;
& qu’ayant examiné avec application
la partie bleſſée, je reconnus à l’extérieur de
ladite jambe, l’inondation profonde, obſcure
& aſſez équivoque de quelque matiere étrangere
épanchée ſous les tégumens. Cela me
porta à conſeiller au ſieur V… ſon Chirurgien
ordinaire, d’y faire une ouverture ; ce
qu’il exécuta par une inciſion, qu’il commença
de faire deux travers de doigt au-deſ-