Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
L’Art de faire les Raports

qui accompagnent ces playes, ou les différens organes qui s’y trouvent intéreſſés.

Les playes ſimples qui n’intéreſſent que les tégumens & la chair muſculeuſe, ſont ſans danger, & guériſſent aſſez facilement, quand elles ſont bien traitées, & que les bleſſés n’ont chez eux aucun vice habituel qui puiſſe les faire dégénérer en de mauvais ulceres, comme ſont le levain de la vérole, celui du ſcorbut, & le levain ſcrophuleux.

Celles qui pénetrent profondément, ſont plus dangereuſes, parce qu’elles peuvent faire périr les bleſſés par l’hémorrhagie, la gangrene, & la mortification, quand les grands vaiſſeaux, les tendons des muſcles, & les gros nerfs y ſont intéreſſés, ou quand elles ſont compliquées de grandes fractures, diſlocations, & dilacérations des ligamens : ou ſi les bleſſés guériſſent de ces grandes playes, ils ſont ſouvent dans l’impuiſſance d’agir.

De plus, les playes tranſverſales des extrémités, ſont beaucoup plus fâcheuſes à guérir que celles qui ſont faites ſelon la longueur des parties, parce que les muſcles coupés tranſverſalement, ſe réuniſſent avec beaucoup de peine, & peuvent jetter les bleſſés dans l’impuiſſance du mouvement auquel le muſcle eſt deſtiné, quand on n’en peut procurer la réunion ni par le bandage, ni par la ſuture.

Enfin les playes des Jointures ſont toujours difficiles à guérir ; & cela tant parce