promptement à ſa guériſon, qui ne pourra être parfaite qu’après plus de cinq ſemaines de panſement.
Fait à Paris les jour & an que deſſus.
Raport d’un coup d’épée ſous l’Aiſelle.
Aporté par moi Maître Chirurgien-Juré
à Paris, que le jour d’hier 22 Janvier
1691, l’on me vint chercher avec empreſſement,
ſur les dix heures du ſoir, pour
aller un la maiſon de M. H… Avocat au
Conſeil, afin d’y panſer Jacques Piſtolier,
ſon Clerc, âgé de vingt-deux à vingt-trois
ans, que je trouvai bleſſé d’un coup d’épée,
qu’il venoit de recevoir, pénétrant profondément
ſous l’aiſſelle, avec léſion de l’artere
axillaire, ainſi qu’il me parut d’abord à l’attouchement
d’une groſſe tumeur faite de ſang
épanché ſous les tégumens & dans les eſpaces
des muſcles, à laquelle j’apperçus une pulſation
profonde & fort obſcure. De plus, je
trouvai le ſuſdit bleſſé, ſans connoiſſance,
avec une ſueur froide, & un grand abbattement
de toutes ſes forces ; leſquels ſymptômes
le menaçant d’une mort prochaine, je ne
jugeai pas à propos de faire aucune dilatation
à ſa playe, pour découvrir l’ouverture de
l’artere, de crainte qu’il ne pérît entre mes
mains ; ce qui étoit très-poſitif, puiſqu’il
mourut en moins d’un demi-quart d’heure.
Fait à Paris, le 23 dudit mois & an.