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L’Art de faire les Raports

aux playes de ces vaiſſeaux pour en arrêter l’hémorrhagie ; de ſorte que la grande quantité de ſang qui en ſort, rempliſſant toute la Poitrine, ſuffoque bien tôt le bleſſé.

Les playes qui arrivent à la partie charnue du Diaphragme, ſont très-périlleuſes ; cependant l’on en voit guérir quelques-unes : mais quand les tendons de ce muſcle ſont bleſſés, les playes ſont toûjours mortelles, étant bien-tôt ſuivies d’une très grande difficulté de reſpirer, de la fiévre, du délire, & de convulſions aux lèvres & aux mâchoires, que l’on appelle ris Sardonique, pendant lequel les bleſſés meurent.

Or ce dernier ſymptôme arrive aux playes du diaphragme, parce que ce muſcle reçoit ſes nerfs de ceux qui ſortent de la troiſieme & quatrieme vertebre, qui en fourniſſent auſſi aux muſcles des lèvres & des mâchoires ; de ſorte que les rameaux des nerfs qui viennent au diaphragme, entrant en convulſion, ils occaſionnent en même-tems la contraction de ceux qui ſe diſtribuent aux lèvres & aux mâchoires, avec leſquels ils ſont unis dans leur origine ; ce qui cauſe des ſecouſſes involontaires aux parties auxquelles ces nerfs ſe diſtribuent, & donne lieu à ce ris funeſte, lequel eſt bien-tôt ſuivi de la mort des bleſſés, qui ſemblent mourir en riant.