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en Chirurgie.

la ſuppuration de cette playe ne ſe peut évacuer que par la toux, qui met un continuel obſtacle à ſa réunion.

Les playes qui arrivent au Péricarde, ſont toûjours mortelles quand on en voit ſortir l’eau jaunâtre qu’il contient : & il ne faut pas compter, en pratique, ſur ce que Benivenius & d’autres Auteurs alleguent des cures qu’ils prétendent avoir faites de playes au Péricarde, même avec déperdition de ſubſtance ; car ce ſont des faits rares, ſur leſquels on ne doit pas ſe regler.

Les playes du Cœur ſont néceſſairement mortelles ; parce qu’il n’y a pas de moyen plus ſûr pour détruire une machine, que d’empêcher l’action de ſon principal reſſort.

Quand les playes pénetrent juſqu’aux ventricules, les bleſſés meurent à l’inſtant, à cauſe de la grande & prompte diſſipation qui ſe fait du ſang artériel & des eſprits, principalement quand le ventricule gauche eſt ouvert ; au lieu que quand la playe n’intéreſſe que la chair du Cœur, le bleſſé peut vivre pendant quelques heures, & même pendant quelques jours, comme des Praticiens dignes de foi le rapportent.

Les playes de la Veine-cave, de l’Aorte, de l’Artère & de la Veine du Poûmon, auſſi-bien que celles de leurs principales diviſions, ſont encore abſolument mortelles, parce qu’il eſt impoſſible de porter aucun remede