Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
en Chirurgie.

qui entre ſans préparation par la playe, eſt nuiſible aux parties contenues dans la Poitrine, & que la chaleur interne qui ſe diſſipe par la même playe, affoiblit le bleſſé.

Secondement, parce qu’une playe ne peut pénétrer dans le vuide du Thorax ſans ouvrir la plévre, qui eſt une membrane douée d’un ſentiment très-exquis, dont l’inflammation ſe peut communiquer à toute la poitrine, & à tous les viſceres auxquels elle eſt commune ; ce qui occaſionne de grandes douleurs, & une fiévre conſidérable, avec grande difficulté de reſpirer, & tous ces accidens mettent le bleſſé en danger de périr.

À l’égard des playes qui pénetrent dans la Poitrine, & qui bleſſent les parties qui y ſont contenues, on peut dire, généralement parlante, que celles qui ſont cauſées par l’effet des armes-à-feu, ſont bien plus fâcheuſes que celles qui ſont faites par des inſtrumens piquans & tranchans ; & cela pour deux raiſons.

Premierement, à cauſe de la déperdition de ſubſtance, & de la grande contuſion & dilacération que l’impreſſion de ces inſtrumens occaſionne à ces organes, dont l’action eſt abſolument néceſſaire à la vie.

Secondement, à cauſe de la grande fonte qui ſe fait dans la ſuppuration de ces playes, laquelle occaſionne une grande putréfaction, & des épanchemens très-fâcheux ſur le diaphragme.