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L’Art de faire les Raports

par le moyen de la ſaignée réitérée deux ou trois fois.

Il arrive encore que des coups portés au pli de l’Aiſſelle, qui paroiſſent n’avoir cauſé qu’une playe légere, ne laiſſent pas de faire périr les bleſſés en fort peu de temps, par l’ouverture des Veines & Artères Axillaires, à l’hémorrhagie deſquelles il n’eſt pas poſſible d’apporter un aſſez prompt ſecours par les moyens les plus efficaces, qui ſont la compreſion, la ligature, & l’application des médicamens ſoit ſtyptiques, ſoit brûlans.

La ligature de ces vaiſſeaux n’eſt pas faiſable ; parce qu’il faut, pour les découvrir, faire des inciſions très-grandes, & que pendant ce tems on ne peut pas ſe ſervir du tourniquet pour empêcher l’iſſue du ſang, qui fort en ſi grande abondance, que le bleſſé meurt avant que le vaiſſeau ſoit decouvert.

La compreſſion n’a pas de lieu quand ces vaiſſeaux ſont ouverts ; parce qu’ils n’ont pas d’appui ſur des parties ſolides qui la puiſſent favoriſer : & l’application des médicamens ſoit ſtyptiques, ſoit cauſtiques, ne réuſſit pas mieux ; parce qu’elle n’eſt utile qu’autant qu’elle eſt aidée par la compreſſion.

Les playes qui pénetrent dans la cavité du Thorax ſans bleſſer les parties qui y ſont contenues, ne laiſſent pas d’être conſidérables pour deux raiſons.

Premierement, parce que l’air extérieur